Monsieur Antoine Mercier, p.s.s., notre co-fondateur test
Monsieur Antoine Mercier, p.s.s., naît en France, à Lyon, le 14 mai 1817. Enjoué, primesautier, enthousiaste, il reçoit une belle éducation familiale et entreprend les études qui le conduiront jusqu'au sacerdoce. Ordonné prêtre en
1842, l'année suivante il entre dans la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice à Paris. Sa solitude terminée, il est nommé économe au Grand Séminaire de Clermont (Oise); après cinq ans, sur son désir, ses supérieurs lui permettent d'aller
au Canada où il arrive le 10 octobre 1849.
Monsieur Antoine Mercier, p.s.s.
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Nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame de Montréal, Monsieur Mercier occupe plusieurs charges administratives. Après avoir suivi les travaux de construction du Grand Séminaire sur les pentes de la Montagne, il réalise les difficultés
d'ordre temporel et spirituel qu'ont souvent à rencontrer ceux qui poursuivent leur formation cléricale. Peu à peu germe dans sa pensée et dans son coeur, le projet de former une petite communauté réunissant des personnes vertueuses, humbles et laborieuses qui
consacreraient leur vie de prière, de labeur et de sacrifices pour les prêtres et les futurs prêtres : leur existence serait ainsi tout entière orientée vers la cause sacerdotale. Saint Joseph serait leur patron et leur Protecteur.
Une de ses pénitentes, Mademoiselle Rose de Lima Dauth, lui fait connaître ses ambitions de consacrer sa vie entière à la prière et aux oeuvres, par le soutien matériel et moral des séminaristes et des prêtres. C'est ainsi qu'il
devient co-fondateur de la Congrégation des Petites Filles de Saint-Joseph, en union avec Mademoiselle Dauth.
Quelques mois à peine après l'établissement de l'Oeuvre, son Supérieur lui confie la charge de l'économat du Grand Séminaire de Théologie, lui demandant par le fait même, le sacrifice héroïque de la petite famille qui lui
était chère, à proportion même du déploiement de zèle et d'énergie qu'il avait dépensé en sa faveur. On lui confie tour à tour la direction de la desserte de Nore-Dame-de-Grâces de Montréal (1858-1862), de la mission indienne
du Lac-des-Deux-Montagnes: Oka-Kanasatake (1862-1868), et de la cure de Saint-Jacques-le-Mineur de Montréal (1868-1875). Cependant, jusqu'à sa mort, il demeure très attaché à la Communauté qu'il avait fondée, et ne cesse de lui témoigner le plus vif
intérêt. De 1857 à 1875, il demeure le confident de l'âme si souvent angoissée de Mère Julie. Il la soutient, l'encourage à l'obéissance héroïque dans ses vraies nuits.
Il est certain que ce fut un martyre du coeur pour Monsieur Mercier quand, le 22 mars 1873, la vénérée fondatrice quitta par obéissance ses chères filles. La lettre adressée à ses filles d'hier reste un monument héroïque de
charité. " Elle constitue, disait le co-fondateur, un monument précieux qui pourrait être utile plus tard ". Il est certain que le Seigneur faisait passer la vénérée fondatrice par le creuset de la souffrance de purification et de sanctification. Il continuera dans
le silence à se dévouer à sa charge pastorale de la paroisse Saint-Jacques.
Mais déjà, Dieu l'avait marqué. En avril 1875, Monsieur Mercier décédait dans sa cinquante-huitième année. Il avait passé un quart de siècle au Canada, loin de sa famille de la terre, loin de ses amis de France, loin de sa
ville de Lyon. Mais il laissait un souvenir ineffaçable chez les paroissiens de Saint-Jacques, comme dans le coeur de ses chers indiens d'Oka. Il laissait sur le flanc de la montagne un beau grand séminaire; il laissait aussi une famille religieuse dont il fut le père
vénéré, écouté et aimé.
Autour de son tombeau, les Petites Filles de Saint-Joseph, éplorées, se succèdent dans la prière tandis que là-bas, dans son refuge, Mère Julie, la " Crucifiée du Christ ", prie son "Père Mercier", de ne jamais l'abandonner et de la
soutenir toujours sur son calvaire.
La vie de Monsieur Mercier reste un enseignement pour toutes ses filles spirituelles. Il se faisait remarquer par son grand esprit d'obéissance, sa douceur, sa bienveillance. C'est ce qu'il a fait pratiquer à Mère Julie et à ses premières compagnes. Il
voulait avant tout projeter un idéal des vertus qui seraient le cachet particulier de la Communauté: l'humilité, la simplicité, l'amour du travail, en un mot, les vertus de Nazareth.
Dans ses notes, il est écrit ceci: " Je dois m'abandonner à Dieu pour être victime de mon devoir, c'est-à-dire accepter jusqu'à la fin de ma vie, tous les sacrifices nécessaires pour faire ce qu'il veut, souffrir ce qu'il veut, mourir comme et
quand il le voudra, avec joie et par amour pour lui, dans le but de sanctifier et de sauver les prêtres, les religieux, les religieuses et toutes les âmes que Dieu a en vue, dans ses desseins adorables ".
Louange, honneur à notre distingué co-fondateur!